mercredi, 02 mai 2007
Rapport de stage
Une promesse est une promesse. J'ai enfin rassemblé mes idées et mes souvenirs pour mon rapport de stage Ewa Karpinska.
D'abord le personnage : une grande dame brune, très gracieuse, un peu timide (mais elle se soigne) et une voix grave avec un accent slave malgré déjà 20 ans passés en France.
Nous avons commencé par un tour de table de présentation, comme avec JL Morelle, mais avec un plus : après chaque intervenant Ewa notait ce qu'elle allait pouvoir apporter comme enseignement, afin de coller au mieux à nos aspirations. Elle reprenait son approche de l'aquarelle et les points soulevés, comme la lumière, la matière, le jeu avec l'eau etc...
Au travers de ses explications on sentait la passion qui l'anime.
Excusez-moi de faire le parallèle avec JL Morelle, encore une fois, mais outre le côté technique des pigments et de l'eau, du jeu des couleurs et de leur complémentaires (cf le triangle Morelle), de la déclinaison des gris colorés, et j'en passe, qu'ils ont en commun (Ewa ne l'oublions pas à été l'élève du maître), la Dame apporte à son enseignement une touche émotionnelle, j'allais dire viscérale, qui tranche avec l'aspect purement physico-chimique transmis par le Sieur !
Bref.
Ca n'a pas loupé, cela nous a pris la matinée.
Après le repas, ce qui n'a pas loupé c'est la démo que nous avons réussi à obtenir de la part d'Ewa, démo, qui d'ordinaire, n'intervient qu'au deuxième jour ! Et ben nous, on l'a eu tout de suite.
Imaginez 12 personnes autour du peintre, tous en apnée ou presque (y compris Ewa). Au début, elle parle, elle parle, et puis petit à petit, elle entre dans son aqua et plus rien d'autre n'existe. Nous n'osions même plus lui poser de question !
Elle a donc commencé par tendre sa feuille qui trempait depuis le matin sur un châssis 8F (38x46). Ah, j'oubliais : le sujet : une branche de glycine cueillie le matin dans son jardin, posée sur la table verte.
Premièrement : ne pas chercher à peindre l'objet, mais son environnement. Poser les dominantes de couleurs (en l'occurrence, deux verts –celui de la table et celui des branches- et le mauve des fleurs) en larges aplats, au gros pinceau. Inutile de couvrir toute la feuille, les pigments vont le faire tous seuls... Au fait le châssis est posé sur une cale de façon à ce que le papier s'égoutte et sèche doucement.
Ensuite, avec de la peinture crémeuse, elle commence à cerner les formes des feuilles, des tiges, des ombres. Les pigments épais fusent doucement dans l'humidité du papier, formant des formes plus ou moins nettes, plus ou moins floues. Au fur et à mesure de la siccité du papier, elle définit les objets. Les premières touches se trouvent transformées en ombre des dernières touches.
Enfin, commence la magie des ouvertures. Avec un pinceau triple 0 et de l'eau claire, elle ouvre des lignes, cerne des formes, trace la dentelle des nervures des feuilles, fait apparaître les boutons des fleurs, etc...
16:32 Publié dans mon assoc | Lien permanent | Commentaires (3)
Commentaires
Super intéressant cette démonstration. Veinarde. Là un cours en direct "tiote" question ou plutôt plusieurs. Le livre de morelle donne-t-il des conseils identiques. Peut-on arriver à quelque chose de semblable avec.
Le papier quel grammage et agrafé sur le châssis ou collé
Écrit par : mr casquette | mercredi, 02 mai 2007
Merci Bruno.
C'est vrai que j'ai de la chance d'avoir pu suivre ce stage et celui de Morelle avant.
Pour répondre à tes tiotes questions, le papier c'est du Montval 300 g et il est agrafé sur le châssis.
Quant aux livres, celui de Morelle ou celui de Karpinska ou n'importe quel autre livre, c'est bien de les avoir sous la main, mais ce n'est que de la théorie. Même les pas à pas ne sont rien par rapport à une démo en direct !
Écrit par : anne | jeudi, 03 mai 2007
Anne merci pour ce partage...
Comme tu le dis si bien cela semble si simple ...
Je pense comme toi, les livres c'est bien mais un STAGE :
QUELLE CHANCE !!!!
Ce sont des moments magiques me semble-t-il...
Tu as fait une envieuse là ;o))
gros bisous Nanou
Écrit par : fran | jeudi, 03 mai 2007
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